Ministère de la Santé du Liban : L'année 2024… Une performance marquée par une gestion efficace des conséquences sanitaires catastrophiques de la guerre

BEYROUTH, 10 mars 2025 (WAM) - Malgré les lourdes conséquences de la dernière guerre, qui a coûté la vie à plus de six mille martyrs selon des centres de recherche, fait 16 638 blessés selon le ministère de la Santé publique du Liban et déplacé environ un million deux cent mille personnes, le secteur de la santé libanais a poursuivi ses efforts pour fournir des soins médicaux d'urgence aux blessés dans les zones de conflit ainsi qu'une assistance sanitaire aux centaines de milliers de déplacés forcés de quitter leurs villes et villages.

Les défis étaient considérables face à la multiplication des attaques qui ont lourdement affecté le secteur de la santé. Selon le ministère de la Santé publique, ces attaques ont entraîné la mort de 222 professionnels de la santé, fait 330 blessés et ciblé 40 hôpitaux lors de 67 agressions, obligeant sept établissements à fermer leurs portes. Par ailleurs, 56 centres de soins primaires ont cessé leurs activités, dont 33 ont été totalement détruits dans des zones visées de manière systématique.

Cependant, l'intensité du conflit et la précision des attaques n'ont pas compromis l'efficacité des missions sanitaires. Le ministère de la Santé publique a démontré une grande résilience, lui permettant de gérer les conséquences de la guerre malgré des ressources limitées et une crise financière persistante depuis 2019.

L'ancien ministre de la Santé, Dr Firas Al-Abiad, a expliqué à l'Agence nationale d'information que la capacité du système de santé à résister à la pression du conflit résulte d'une planification stratégique préalable. Une partie essentielle de cette planification était intégrée à la stratégie nationale de santé - Vision 2030, annoncée en janvier 2023. Cette stratégie prévoyait la création d'un Centre des opérations d'urgence pour la santé, qui a été activé dès le 9 octobre 2023, au lendemain du début des hostilités.

Sous la supervision du ministère, ce centre a piloté les réponses stratégiques aux besoins sanitaires, garantissant une action coordonnée. Il a organisé la préparation des hôpitaux et la formation de 5000 professionnels de la santé, y compris médecins, infirmiers et secouristes, afin de gérer efficacement les urgences sanitaires. Cette coordination a été déterminante pour traiter tous les blessés avec efficacité et éviter une surcharge dans certains hôpitaux.

L'ancien ministre a notamment souligné l'importance de cette coordination lors de l'attaque du "Pager", qui a fait plus de 3500 blessés graves en un temps très court. La mobilisation de 90 hôpitaux et de 1200 ambulances a permis une prise en charge rapide et efficace des victimes, tout en assurant les soins aux blessés légers qui ont pu quitter rapidement les services d'urgence.

Par ailleurs, la stratégie nationale de la santé, Vision 2030, a mis l'accent sur les soins de santé primaires, jouant un rôle crucial dans la gestion du déplacement de population. En trois jours, environ 800 000 personnes ont été déplacées, portant le total des déplacés à 1,2 million. Ces déplacés, notamment ceux souffrant de maladies chroniques, ont bénéficié d'un soutien médical adapté.

Le ministère de la Santé a distribué deux millions de boîtes de médicaments dans les centres de soins et d'hébergement en dix jours et a déployé 250 équipes médicales mobiles. L'approvisionnement en dialyse pour plus de 500 patients a été assuré, grâce à des préparations anticipées dans les régions d'accueil.

L'ancien ministre a aussi salué l'efficacité du plan de stockage des médicaments, préparé en coordination avec les importateurs et entrepôts, permettant d'éviter toute pénurie malgré le blocus imposé sur l'aéroport international de Beyrouth. Un stock suffisant a été maintenu, garantissant une autonomie de cinq mois.

Malgré la guerre, le ministère a continué à développer des programmes de santé essentiels, notamment la lutte contre le cancer. Une réforme dans l'achat de médicaments oncologiques a permis une réduction de 38 % des coûts, assurant ainsi un meilleur accès aux traitements. De plus, la digitalisation de la distribution des médicaments a éliminé les pertes et le gaspillage, optimisant l'approvisionnement pour les patients.

Enfin, l'ancien ministre a rappelé que l'approche adoptée n'était pas seulement une gestion de crise, mais une véritable réforme du système de santé, basée sur une stratégie à long terme. Avec les efforts continus et les financements internationaux, les fondations posées permettront au Liban de renforcer son secteur de la santé et d'assurer une meilleure résilience face aux crises futures.