Le livre « Artists of the Middle East: 1900 to Now » dévoilé lors du Sommet arabe des médias

DUBAÏ, 28 mai 2025 (WAM) — L’art a toujours joué un rôle essentiel dans le rapprochement entre les cultures, les géographies et les idéologies. En cette période marquée par de profondes mutations, son pouvoir de créer des passerelles est plus que jamais crucial. C’est dans cette optique que le Sommet arabe des médias a proposé une session dédiée à l’art et à la culture, mettant en lumière l’importance croissante de l’expression artistique comme pilier du discours public contemporain.

Intitulée « Dialogue sur l’art et la culture », la session s’est tenue lors de la deuxième journée du sommet, au Dubai World Trade Centre. Elle a été animée par Antonia Carver, directrice générale du Centre Art Jameel, et a accueilli Saeb Eigner, auteur et intellectuel de renom à l’échelle internationale.

À cette occasion, Eigner a présenté son nouvel ouvrage « Artists of the Middle East: 1900 to Now », un volume de 400 pages recensant le travail de 259 artistes issus de l’ensemble du monde arabe et moyen-oriental.

Les deux intervenants ont salué l’intégration d’une session artistique au sein d’un sommet médiatique d’envergure, estimant qu’il s’agissait d’une initiative à la fois nécessaire et opportune.

Reconnu autant pour ses responsabilités dans le domaine de la régulation financière que pour son engagement culturel, Saeb Eigner a partagé son expérience de vie entre deux carrières.

« L’art occupe une place de choix dans ma vie, juste après le travail et la famille », a-t-il confié.

Alors que son précédent ouvrage, « Art of the Middle East », aujourd’hui en quatrième édition, proposait une introduction à l’art régional, ce nouveau volume propose une exploration approfondie de l’évolution artistique au Moyen-Orient, mettant en lumière tant les premiers modernistes que les voix contemporaines.

Parmi les œuvres emblématiques évoquées figuraient « Angry Man » de Dia al-Azzawi, « Peasant Girl » de Mahmoud Saïd, et les créations évocatrices de Kamala Ibrahim Ishaq. Le livre rend également hommage à des figures majeures comme Inji Efflatoun et Abdulhalim Radwi, en offrant un panorama de styles, de médiums et d’influences régionales. La couverture de l’ouvrage met en vedette une œuvre influencée par l’intelligence artificielle de l’artiste palestinienne Samia Halaby.

Eigner a insisté sur la richesse historique de chaque artiste sélectionné, certains étant décédés, d’autres jouant encore un rôle actif sur la scène artistique contemporaine. Il a également souligné l’intégration de calligraphies arabes préislamiques, révélatrices de l’héritage linguistique et visuel que l’art perpétue à travers les âges.

Un accent particulier a été mis sur la représentation des femmes artistes, souvent sous-exposées.

« Choisir seulement 259 artistes n’a pas été une tâche facile », a-t-il admis. « Mais l’objectif était de livrer un récit large, authentique et représentatif de la créativité moyen-orientale. »

La session s’est conclue sur une réflexion marquante : l’art ne constitue pas uniquement une forme d’expression, mais une nécessité, surtout en temps de division. En célébrant le patrimoine culturel et les récits individuels, l’art devient un vecteur d’empathie et de compréhension partagée, au-delà des frontières.