GENÈVE, 16 juin 2025 (WAM) – Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’escalade de la confrontation militaire entre Israël et l’Iran, appelant les deux parties à désamorcer les tensions et à engager d’urgence des négociations afin de mettre fin aux attaques réciproques et tracer une voie de sortie.
Il a souligné la nécessité d’un plein respect du droit international, en particulier de la protection des civils dans les zones densément peuplées.
Volker Türk a insisté sur l’impératif de faire respecter vigoureusement le droit international humanitaire et les droits humains, affirmant que l’aggravation actuelle du conflit et le mépris des principes humanitaires ne sauraient être justifiés.
Il a mis en lumière la situation dramatique des civils, soumis à des attaques répétées, confrontés à l’obstruction de l’aide humanitaire vitale, à la mise en danger des travailleurs humanitaires, et à l’absence persistante de mécanismes de reddition de comptes.
S’agissant de Gaza, il a dénoncé les méthodes employées par Israël dans ses opérations militaires, qualifiant les souffrances infligées à la population de « terrifiantes et inacceptables ». Il a cité les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, faisant état de plus de 55 000 Palestiniens tués, dont des milliers d’enfants. Il a ajouté qu’Israël avait utilisé la nourriture comme arme de guerre et entravé la livraison d’une assistance humanitaire essentielle à la survie.
Le Haut-Commissaire a appelé à l’ouverture immédiate et impartiale d’enquêtes sur les incidents meurtriers impliquant des civils désespérés tentant d’accéder à des points de distribution alimentaire. Il a exhorté toutes les parties influentes à exercer une pression maximale sur Israël et le Hamas afin de mettre fin aux souffrances.
Il a également mis en garde contre les attaques quotidiennes en Cisjordanie perpétrées par les forces de sécurité et les colons israéliens, entraînant morts, arrestations et déplacements forcés de Palestiniens. Il a réaffirmé que les colonies et l’annexion sont illégales au regard du droit international, tout en reconnaissant que des attaques de militants palestiniens contre des civils israéliens ont également lieu, tant en Israël qu’en Cisjordanie occupée.
Il a affirmé qu’un cessez-le-feu immédiat représente l’unique voie vers une solution à deux États viable, dans laquelle Gaza constituerait une partie intégrante d’un futur État palestinien. Un tel cessez-le-feu, a-t-il indiqué, pourrait ouvrir la voie à une paix durable. Il a demandé la libération inconditionnelle et immédiate de tous les otages israéliens ainsi que de tous les Palestiniens détenus arbitrairement.
Concernant le Yémen, Volker Türk a appelé les autorités houthis à libérer sans condition les employés des Nations Unies, les membres de la société civile et les membres de missions diplomatiques, y compris huit agents du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Sur un autre sujet, le Haut-Commissaire a exprimé son inquiétude face aux détentions massives et aux expulsions de personnes non citoyennes aux États-Unis, notamment les transferts vers des pays tiers. Il a appelé les autorités américaines à garantir le droit de réunion pacifique et à respecter les droits humains dans le maintien de l’ordre, en s’abstenant de recourir à la force militaire lorsque les autorités civiles sont en mesure d’assurer la sécurité publique.
Enfin, il a abordé les défis posés par l’intelligence artificielle, avertissant que si les technologies numériques et les systèmes d’IA offrent des opportunités considérables, ils comportent également une part d’ombre. Il a mis en garde contre les conséquences imprévisibles sur l’exercice des droits humains si aucune action rapide n’est engagée.
Il a précisé que l’usage de l’IA dans les systèmes militaires a déjà contribué à des pertes civiles importantes, et que la surveillance de masse rendue possible par ces technologies constitue une menace sérieuse pour la vie privée et la liberté d’expression.