GENÈVE, 17 juin 2025 (WAM) – Le Dr Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés, a confirmé que l’ensemble des hôpitaux et centres de soins de santé primaires situés dans le nord de Gaza sont désormais hors service. Seul un point médical fonctionne encore partiellement.
Lors d’un point de presse tenu ce mardi par visioconférence depuis Genève, le Dr Peeperkorn a indiqué que le système de santé dans la bande de Gaza est en situation de « quasi-effondrement total », notant que seuls 17 des 36 hôpitaux continuent de fonctionner partiellement. Parmi eux, seuls quatre sont considérés comme des centres de référence, dont le complexe médical Nasser, aujourd’hui menacé de fermeture en raison de son inclusion dans une zone d’évacuation annoncée le 12 juin.
Le nombre de lits hospitaliers disponibles a chuté de 45 % par rapport à la période précédant le conflit, alors que la population à desservir avoisine les deux millions d’habitants. Le Dr Peeperkorn a ajouté que l’hôpital Al-Shifa, situé dans la ville de Gaza, fonctionne avec un taux d’occupation de 200 %, tandis que l’hôpital Al-Amal n’est plus en mesure d’accueillir de nouveaux patients à cause des opérations militaires en cours.
Il a également souligné que plus de 80 % de la population de Gaza est actuellement soumise à des ordres d’évacuation, ce qui inclut les zones dans lesquelles se trouvent deux hôpitaux, sept centres de soins primaires et 26 points médicaux, compliquant considérablement l’accès aux services de santé.
Le représentant de l’OMS a par ailleurs alerté sur une pénurie critique de fournitures médicales. Plus de la moitié des stocks de l’organisation ont été épuisés. Trente-trois camions attendent à Al-Arich, et quinze autres sont bloqués en Cisjordanie. Il a signalé un manque grave en médicaments et matériels médicaux, affectant des services vitaux tels que la chimiothérapie, la dialyse rénale et la chirurgie cardiaque.
Le Dr Peeperkorn a également noté que le carburant n’est pas entré dans Gaza depuis plus de 100 jours, mettant en péril la continuité des services hospitaliers. Les opérations d’évacuation médicale demeurent très limitées : seules six évacuations ont été effectuées depuis le 18 mars, alors que plus de 10 000 patients nécessitent un transfert urgent.