Le "film à bulles" high-tech du MIT transforme l’air en eau potable

CAMBRIDGE, le 2 juillet 2025 (WAM) – Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis au point un « film à bulles » de haute technologie capable de capter de l’eau potable directement à partir de l’air – y compris dans la Vallée de la Mort, le désert le plus aride d’Amérique du Nord.

Ce nouveau dispositif de collecte constitue une avancée majeure vers un accès universel à une eau potable sûre, accessible partout où de la vapeur d’eau est présente dans l’atmosphère, ont indiqué les chercheurs.

Le système est composé d’un hydrogel – matériau extrêmement absorbant – enfermé entre deux plaques de verre, à l’image d’un vitrage isolant. La nuit, le dispositif absorbe la vapeur d’eau ambiante. Le jour, l’eau se condense sur le verre grâce à un revêtement spécial qui maintient la surface froide. L’eau liquide s’écoule ensuite vers un réseau de tubes collecteurs.

L’hydrogel est moulé en une série de dômes, rappelant une feuille de papier bulle, qui gonflent lorsqu’ils absorbent la vapeur. Cette forme augmente la surface de contact et donc la quantité d’eau captée.

Les chercheurs ont testé l’appareil pendant une semaine dans la Vallée de la Mort, à cheval sur la Californie et le Nevada. Cette région, la plus chaude au monde et la plus sèche d’Amérique du Nord, constitue un environnement extrême. L’appareil y a produit entre un quart et deux tiers de tasse d’eau par jour (soit 57 à 161,5 millilitres). Dans des zones plus humides, son rendement serait encore supérieur. Selon les scientifiques du MIT, cette approche surpasse de nombreuses tentatives antérieures de collecte d’eau atmosphérique, sans nécessiter d’alimentation électrique.

Les chercheurs ont également résolu un problème de longue date lié à l’utilisation d’hydrogels : les sels de lithium, généralement ajoutés pour améliorer l’absorption, ont tendance à contaminer l’eau recueillie. Le nouveau prototype élimine cette fuite, garantissant une eau potable sans traitement supplémentaire.

Bien qu’un seul panneau ne suffise pas à couvrir les besoins d’un foyer, sa compacité permet l’installation de plusieurs unités. Selon les estimations, huit panneaux de 1 mètre par 2 mètres pourraient suffire à approvisionner un ménage n’ayant pas accès à l’eau potable. Comparé au coût de l’eau en bouteille aux États-Unis, l’investissement pourrait être amorti en moins d’un mois, avec une durée de vie d’au moins un an.

« Désormais, chacun peut agrandir ce système, ou créer plusieurs panneaux en parallèle, pour fournir de l’eau potable et générer un véritable impact », a déclaré Xuanhe Zhao, co-auteur de l’étude et professeur aux départements de génie mécanique et de génie civil et environnemental du MIT.

L’équipe prévoit de poursuivre ses tests dans des environnements à ressources limitées afin d’évaluer les performances du dispositif dans des conditions variées.