Sommet mondial des gouvernements : les réfugiés et déplacés, une richesse et un moteur du développement durable

DUBAI, 13 février 2025 (WAM) – Des responsables et experts ont souligné que l’investissement dans le capital humain constitue l’un des facteurs clés du développement économique et de la croissance durable au sein de toute société.

Lors des discussions organisées dans le cadre du Sommet mondial des gouvernements 2025, sous le thème "Façonner les gouvernements du futur", ils ont insisté sur l'importance de renforcer l’éducation et la formation, tout en améliorant la santé et la protection sociale, afin de bâtir des sociétés résilientes capables de relever les défis de demain.

Ils ont également mis en avant le rôle des réfugiés et des déplacés en tant que ressources humaines précieuses pouvant contribuer à l'économie des pays d'accueil, notamment dans des secteurs tels que la santé et la technologie, favorisant ainsi la croissance économique et la création de nouveaux emplois.

Son Excellence Ibrahim Adam Farah, vice-Premier ministre et vice-président du Parti de la Prospérité en Éthiopie, a déclaré lors de son intervention principale que l’adoption d’une approche stratégique de résilience est essentielle pour faire face aux crises et bâtir des systèmes adaptatifs garantissant la durabilité et le progrès. Il a souligné que l’Éthiopie met l’accent sur l’investissement dans la jeunesse et le soutien aux familles pour bâtir une société forte.

Il a ajouté qu’à une époque marquée par l’incertitude mondiale, la résilience stratégique est devenue plus importante que jamais. Elle ne se limite pas à surmonter les crises, mais implique également la mise en place de systèmes proactifs assurant la durabilité à long terme.

Abordant la transformation numérique, il a insisté sur son rôle crucial dans la gouvernance, la croissance économique et l’optimisation des services. Il a précisé que l’Éthiopie a lancé sa stratégie numérique 2025, renforcé ses infrastructures technologiques et développé un écosystème d’innovation, en partenariat avec les Émirats arabes unis.

Il a exhorté les gouvernements, les décideurs et les institutions internationales à adopter des politiques prévisionnelles permettant d’anticiper les crises futures et d’en atténuer les impacts, tout en investissant dans le capital humain à travers l’éducation, la santé et l’innovation.

L’impact des crises et des tensions sur les sociétés

Lors de la session intitulée "L’impact des crises et des tensions sur les sociétés", Son Excellence Peter Maurer, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, et Son Excellence Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, ont souligné la nécessité pour la communauté internationale de mettre en place des stratégies et des programmes d’aide humanitaire capables de répondre aux conséquences à long terme des conflits et des crises sur les populations.

Ils ont insisté sur le fait que si les programmes d’intervention d’urgence sont essentiels, ils ne suffisent pas à eux seuls. En effet, les effets d’une crise peuvent persister sur plusieurs décennies, affectant profondément la vie et l’avenir des générations futures.

Son Excellence Peter Maurer a averti que les crises humanitaires actuelles pourraient avoir des répercussions sur plusieurs décennies, affectant non seulement les communautés touchées mais aussi l’ensemble du monde. Il a insisté sur l’importance du renforcement des partenariats internationaux pour coordonner les efforts humanitaires et soutenir les déplacés en les considérant comme des ressources humaines et économiques pouvant contribuer aux sociétés d’accueil.

De son côté, Son Excellence Filippo Grandi a souligné que la crise humanitaire en Syrie demeure une priorité urgente. Il a appelé la communauté internationale à saisir cette occasion pour aider au retour des déplacés dans des conditions de sécurité et de dignité. Il a mis en avant la nécessité d’investir dans le capital humain pour reconstruire le pays en mettant en place des opportunités d’emploi, en améliorant les infrastructures de santé et en réhabilitant les services essentiels tels que l’électricité et l’accès à l’eau potable.

Le vieillissement démographique : une crise mondiale ou une opportunité ?

Lors d’une session intitulée "Déclin démographique : crise mondiale ou nouvelle phase ?", le professeur Ian Goldin, expert en mondialisation et développement à l’Université d’Oxford, a examiné les implications de la baisse démographique dans certaines régions du monde.

Il a expliqué que cette situation peut être perçue à la fois comme un défi et comme une opportunité de restructuration des systèmes économiques et sociaux. Il a souligné que la réduction des taux de fécondité et l’augmentation du nombre de personnes âgées pourraient inciter certains pays à ajuster leurs politiques migratoires afin d’attirer des travailleurs qualifiés issus de régions connaissant une croissance démographique rapide.

Il a ajouté que l’intégration des migrants et des réfugiés dans divers secteurs, en particulier dans le domaine des soins de santé pour les personnes âgées, pourrait constituer une solution viable pour répondre aux défis posés par le vieillissement des populations et maintenir la dynamique économique.

Le Sommet mondial des gouvernements 2025 a ainsi mis en lumière les enjeux cruciaux liés à l'investissement dans le capital humain, la résilience stratégique et l'adaptation aux transformations démographiques, soulignant l'importance d'une coopération internationale renforcée pour bâtir un avenir plus inclusif et durable.