Le Sommet des investissements AIM explore les voies de l’intégration des marchés financiers

ABOU DHABI, 8 avril 2025 (WAM) – Le Sommet des investissements AIM a accueilli une session de haut niveau réunissant des directeurs généraux et des responsables de premier plan issus des principales bourses et autorités des marchés financiers à travers le monde.

La discussion a porté sur les défis réglementaires, le renforcement de l’intégrité des marchés financiers, l’élargissement de l’accès aux marchés émergents et l’avancement des normes ESG (environnement, social et gouvernance) dans un paysage financier mondial en constante évolution.

La session a débuté par un examen des défis réglementaires, des opportunités de réforme et des initiatives stratégiques. Haitham Al Salmi, directeur général de la Bourse de Mascate, a présenté la stratégie de développement de la bourse, axée sur la visibilité et la confiance des investisseurs, malgré la concurrence au sein des marchés financiers du CCG.

Jalil Tarif, secrétaire général de l’Union des autorités arabes de régulation des marchés financiers, a souligné les obstacles posés par la fragmentation des cadres réglementaires dans la région arabe, freinant les investissements transfrontaliers. Il a plaidé pour des systèmes unifiés et le développement des marchés secondaires pour accroître la liquidité et l’engagement des investisseurs.

Abordant la volatilité des marchés et l’adoption des critères ESG, Dorji Phuntsho, directeur général de la Bourse royale du Bhoutan, a mis en lumière l’approche unique de son pays, intégrant les normes ESG à sa vision du développement social. Il a appelé à des obligations de divulgation ESG pour promouvoir les investissements à long terme et limiter les pratiques spéculatives.

Sur la question de la conformité réglementaire, Noorbaan Fahmy, directrice exécutive et conseillère juridique à la Bourse des Maldives, a insisté sur la nécessité d’un alignement avec les normes internationales. Hayk Yeganyan, directeur général de la Bourse d’Arménie, a évoqué les difficultés rencontrées par les petites entreprises cotées en matière de transparence et de gouvernance d’entreprise renforcée.

Concernant les effets de la libéralisation réglementaire, Ivana Gažić, présidente de la Bourse de Zagreb, a déclaré que la déréglementation peut accroître la flexibilité des marchés et attirer des capitaux étrangers, tout en avertissant du risque accru de volatilité et de faibles protections pour les investisseurs. Ces propos ont été appuyés par Peter Koblic, directeur général de la Bourse de Prague, qui a confirmé que la déréglementation favorise une participation étrangère plus dynamique.

La session a ensuite abordé l’intégrité des marchés financiers, en mettant l’accent sur l’innovation et la coopération transfrontalière. Hassan Dudde, directeur général de la Bourse de Somalie, a souligné l’importance de renforcer les partenariats réglementaires et les accords de reconnaissance mutuelle pour instaurer la confiance et faciliter les flux de capitaux transfrontaliers.

Bob Karina, président de la Bourse du Rwanda, a mis en avant le potentiel transformateur de la technologie financière, citant l’initiative du Rwanda pour intégrer le trading mobile et les paiements numériques afin d’élargir l’accès aux marchés pour les communautés mal desservies.

Abordant les cotations nationales et transfrontalières, Lukas Bonko, directeur général de la Bourse de Bratislava, a évoqué le rôle des incitations fiscales et de l’harmonisation réglementaire dans l’UE pour attirer les émetteurs internationaux. Ruslan Khalilov, directeur général de la Bourse de Bakou, a pour sa part insisté sur la nécessité de simplifier les procédures d’introduction en bourse pour les PME.

Ivan Shteriev, directeur général de la Bourse de Macédoine, a partagé des perspectives sur l’intégration des places boursières d’Europe du Sud-Est, soulignant l’importance de cadres réglementaires unifiés pour soutenir les échanges transfrontaliers et la diversification des investissements, tout en reconnaissant la complexité des processus d’intégration régionale.

La dernière partie de la session a porté sur la finance durable et l’intégration des critères ESG dans les marchés mondiaux. Fadi Kanso, secrétaire général adjoint de la Fédération arabe des marchés de capitaux, a présenté un état des lieux des obstacles à l’adoption des principes ESG dans la région, évoquant l’absence de normes claires, la résistance institutionnelle et la faiblesse des mécanismes d’application.

Miguel Monteiro, président-directeur général de la Bourse de Cabo Verde, a souligné l’importance de la sensibilisation et de la formation autour des principes ESG, notant que la méconnaissance de ces concepts entrave la transparence et l’établissement de repères fiables parmi les entreprises locales.

Par ailleurs, le Sommet a accueilli un panel dédié à l’avenir du capital aux Émirats arabes unis, en présence de figures majeures du secteur financier et technologique. Modérée par Fayez Abu Awad, directeur des politiques pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la session a réuni Fouad Mohamed, PDG de la Banque arabe pour l’investissement et le commerce extérieur (Al Masraf), Sharath Mendis, responsable mondial de la banque chez Amazon Web Services, et Jamal Saleh, directeur général de la Fédération des banques des Émirats.

La discussion a exploré l’impact transformateur de la finance ouverte, de l’intelligence artificielle et des voies d’évolution de l’écosystème financier. Fouad Mohamed a souligné que la transition vers des systèmes financiers ouverts nécessite un changement de mentalité à tous les niveaux : employés, clients et régulateurs.

Sharath Mendis a insisté sur la résilience de la technologie financière, affirmant que la transformation numérique n’est plus une option mais une nécessité pour la compétitivité et l’agilité.

Pour conclure, Jamal Saleh a mis en lumière l’importance de l’analytique prédictive et des services proactifs, en saluant le rôle de chef de file des Émirats arabes unis dans la gouvernance des technologies financières et leur position de référence dans le paysage financier régional.